Le 4 avril dernier, je me suis rendu à la 5e édition du Nord Conversion Day, organisé par l’agence Wexperience, spécialiste de l’ergonomie digitale. Je ne vais pas vous parler de tout ce que j’ai vu et/ou appris lors de cet évènement, car cela risque d’être assez long, mais sachez que c’était un bel évènement, bien organisé et surtout intéressant.
Je voulais plutôt vous parler d’un sujet qui a occupé quasiment toute mon après-midi lors du NCD19, à savoir, l’accessibilité web. Malheureusement, j’ai pris conscience que la plupart du web, que ce soit un site internet ou une application, est très difficile d’accès pour des personnes ayant des troubles de la vision, des troubles cognitifs et/ou d’autres handicaps.
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Le constat : l’accessibilité web en France
Pendant la première conférence sur le sujet, j’ai eu l’opportunité d’avoir une démonstration en direct de ce que pouvait être une navigation sur une application par une personne non voyante. Mathieu Froidure, Président de la société Urbilog (agence spécialisée dans l’accessibilité web), nous fait une démonstration de ce qu’il peut entendre quand il navigue sur un site ou une application e-commerce. Quel a été mon étonnement quand j’ai entendu pendant 5 minutes les mêmes « Bouton 1 », « Bouton 2 », « Image 1 », « Image 2 » en boucle. Ensuite, par le biais de deux personnes du groupe Auchan, nous avons appris comment Urbilog accompagne désormais le groupe dans l’amélioration de l’accessibilité de son réseau de sites.
Techniquement, il ne suffit pas de grand-chose pour commencer à leur rendre la navigation plus facile. Ajouter des alt sur les images, améliorer les contrastes de votre site, agrandir les polices, etc…
Lors d’une table ronde sur l’inaccessibilité du web, j’ai apprécié un passage de Jérémie Boroy (fondateur d’Aditevent, société spécialisée en accessibilité d’évènement) et malentendant lui-même, qui prenait globalement comme exemple :
Une personne en fauteuil, devant un bâtiment avec des marches, sans rampes d’accès, sans ascenseur, elle se trouve en situation de handicap ; alors que, si vous mettez cette même personne devant un bâtiment, avec des marches certes, mais avec une rampe d’accès et un ascenseur, cette personne n’est pas en situation de handicap, elle peut faire comme tout le monde.
J’ai beaucoup apprécié cette partie, car j’ai compris qu’il y a avait 2 facteurs dans le handicap, et l’environnement dans lequel la personne se trouvait en était un. Il ne faut donc pas oublier que le web, le digital est un environnement qu’il ne faut pas négliger.
Durant cette même table ronde, Stéphanie Laffargue, (Directrice d’Etudes à l’institut CSA, à ne pas confondre avec le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) nous présentait l’Illectronisme et le pourcentage que cela représentait dans la population.
L’illectronisme est un terme trop peu répandu pour le moment, il s’agit d’une adaptation du mot illettrisme dans le domaine du digital. Pour globaliser, cela concerne les personnes qui ont un manque de connaissances pour utiliser les ressources électroniques / numériques.
Comment améliorer l’accessibilité de votre site web ?
Je ne suis bien entendu pas spécialiste sur le sujet, cependant, je compte bien m’y intéresser et sensibiliser mon équipe au fur et à mesure.
Je tiens à remercier Damien Senger (@hiwelo), présent à la table ronde et Design systems & Accessibility lead à Amsterdam, avec qui nous avons eu l’occasion de longuement discuter avant de partir. Il nous a présenté une extension Chrome réalisée par Microsoft, Accessibility Insights for Web qui vous permettra d’analyser votre site avec leur fonctionnalité FastPass, qui vous permettra de remonter les problèmes d’accessibilité courants et à fort impact.
Grâce à cette extension, vous pourrez également vérifier votre vos « Tab stops » qui représentent la navigation de votre site web via la touche tabulation. Généralement, c’est pas top. Des éléments cachés, des hacks SEO, une mauvaise conception du code empêche une navigation cohérente et compréhensible par les personnes en situation de handicap.
Si vous souhaitez aller plus loin, je peux vous conseiller de vous rendre sur des sites qui font une checklist des points essentiels issus du WCAG (Web Content Accessibility Guidelines) qui est classé en 3 niveaux, A (débutant), AA (intermédiaire) et AAA (avancé). Checklist WCAG.
Je me suis rendu compte d’une chose, il est de notre responsabilité, en tant que développeur, concepteur, designer, chef de projet de faire le nécessaire (au moins le minimum !) pour rendre la navigation plus agréable et ne pas les mettre en situation de handicap.
Rendre accessible un site ne coûte pas plus cher si les équipes qui sont chargées du projet sont sensibilisées et si elles prennent en compte cet aspect dès la genèse. Comme disait Mathieu Froidure lors de la conférence, il ne faut pas prendre ce sujet comme une contrainte mais comme un marché à conquérir !
Image à la une : mohamed_hassan / Pixabay